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Suisse-Québec: je me souviens!

21 mars 2013

Comme une hirondelle...

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Les 20 cm de neige fraîche tombés ces derniers jours ne pourront rien y changer, c'est le printemps! Et à l'instar des hirondelles, cette période est synonyme pour moi de migration, de retour au pays. Dix-huit jours où j'aurai cette impression bizarre d'être en vacances à la maison mais après 8 heures d'avion! Qu'on le veuille ou non, les racines sont si profondes qu'il est impossible de tourner le dos trop longtemps à la Suisse. Même si les techniques modernes sont une source formidable de contacts permanents avec Mère Patrie, la volonté de revenir épisodiquement est intangible. Comme un Français irait revoir sa Normandie, un Italien son club de foot ou un turc sa Mosquée Bleue, j'ai besoin de revenir dans ma région natale. Au bord du plus beau lac du monde et si proche de nos belles montagnes aux neiges éternelles.

Mais si les paysages, les odeurs et les ambiances sont autant de raisons d'effectuer ce "pèlerinage" annuel, c'est bien évidemment la famille et les amis qu'il me tarde d'embrasser. Skype et Facebook ne remplaceront jamais la promiscuité humaine, le contact physique. Mes parents, ma sœur, mes nièces devenues adultes seront là. Leurs conjoints aussi. La fête sera belle, les retrouvailles euphoriques. Petits moments de bonheur partagé. Oui, rien que pour ces instants, je ne regrette pas notre départ au Québec. Nous avons coupé les ponts avec notre port d'attache, mais le bateau ne disparaîtra pas à l'horizon. Les marins n'oublieront jamais les gens restés au port. Car ceux-ci sont rattachés par le cœur, dont les liens sont bien trop solidement amarrés.

Si les liens de sang sont par essence indestructibles, j'aime croire que ceux de l'amitié le sont tout autant. Cette distance de 6000 kilomètres développe des relations parfois troublantes. Certains copains sont devenus des amis, certains vieux amis perdus de vue en raison des aléas de la vie viennent me voir ou m'écrivent. Un autre a aussi changé de continent et donc de vie, de repères. Un point commun qui nous rapproche... Avec tous, tout redevient comme avant dès que nous entrons en contact. Naturellement.

On oublie jamais ceux qu'on aime, il a fallu ce départ de l'autre côté de l'Atlantique pour le percevoir si distinctement. Parfois, la peur d'être "oublié" me traverse l'esprit. Ma célèbre anxiété reprend vie. Puis un courriel, un téléphone ou une conversation écrite sur Facebook me permet de repousser cette pensée, de profiter de ces instants "avec" eux. Leur vie continue et j'ai choisi de ne plus la partager au quotidien. C'est une réalité. Mais je sais que pour eux comme pour moi, le souvenir des moments partagés, bons ou moins bons, refont surface lorsque nous laissons notre imagination traverser l'Océan. 

Chère famille et amis, observez attentivement les hirondelles ce printemps. Une d'elle se posera bientôt près de vous pour vivre ces petits instants de bonheur. Si simples mais si précieux.

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15 janvier 2013

Ils ont enfin brisé la glace

Nous y voilà enfin... Le hockey a repris la place qui est la sienne dans le coeur de millions de Québécois, soit la première! La fin des chicanes de millionnaires a redonné vie au sport-roi, ramené les stars au pays après leur exil européen. Ici, on ne peut pas s'habituer à vivre un hiver sans voir évoluer le Canadien de Montréal. Il reste bien la météo comme sujet de discussion entre quidams dans le métro ou chez le coiffeur mais, même si la métropole a connu sa plus grosse crachée blanche de l'histoire pour un mois de décembre suivi d'un... record de chaleur pour un mois de janvier, il était temps de retrouver des vrais sujets de discussion. Soit de se demander si le genou de Markov va tenir plus de trois semaines, si le joyau Subban va enfin signer un nouveau contrat faramineux ou, pour ma part, de découvrir si un ou deux Suisses seront titulaires sur la glace samedi contre Toronto, jour J de l'après lock-out et coup d'envoi de la saison.

Les propriétaires et dirigeants des clubs font des courbettes ces derniers jours pour tenter de s'excuser auprès des fans. Des efforts financiers ont été demandés pour essayer de faire avaler la pilule du mieux possible. A Montréal, ce jeudi, le centre Bell sera accessible gratuitement aux partisans pour assister à un match opposant tous les joueurs de l'équipe. Au prix où l'imposante aréna est accessible en tant normal, le cadeau est conséquent. Cerise sur le gâteau, chaque spectateur se verra offrir gracieusement un trio composé d'un hot-dog, d'un sachet de chips et d'une boisson gazeuse. Ainsi donc 22'000 saucisses seront ingurgitées par une foule affamée de hockey. Premiers arrivés, premiers servis! La queue risque d'être interminable devant les entrées de la cathédrale du hockey québécois.  

Le plus rigolo dans cette histoire c'est qu'ici on parle de saison courte, d'un véritable sprint avant les séries. Pourtant il reste tout de même 48 matches au programme de chaque équipe avant d'attaquer les séries éliminatoires. Soit... deux de moins que la saison de LNA en Suisse, que je trouvais déjà interminable! Du coup, le capitaine de l'équipe titrée soulèvera la Coupe Stanley à la fin du mois de juin... Dans le cas - rêvons en couleurs - que Montréal s'adjuge le trophée, on pourra terminer la fête en allant se jeter dans le Saint-Laurent pour se rafraîchir et se dégriser!  

Promis juré, mon prochain sujet ne parlera pas de hockey. Mais ici le soulagement est palpable et la chaine de télévision RDS (réseau des sports) peut replacer dans les archives poussiéreuses les rediffusions de vieux matchs où les joueurs n'étaient même pas casqués et les gardiens semblaient rachitiques. Archives inlassablement proposées depuis des semaines pour combler le vide. 

Le froid peut revenir, la neige s'accumuler, cela n'a désormais qu'une importance toute relative. Depuis l'annonce de la fin du conflit, les performances des hockeyeurs sont redevenues prioritaires dans le métro comme chez le coiffeur.

http://video.canadiens.nhl.com/videocenter/console?catid=68&id=193065&lang=fr

28 novembre 2012

Le hockey en berne (suite...)

NHL

Bon ok désolé de reparler de ça mais c'est quand même le sujet de discussion récurrent au Québec. Toujours pas de trace d'un joueur de hockey professionnel en uniforme de travail à l'horizon. La neige qui s'est mise à tomber n'arrange pas les choses. Plus que jamais le sport roi manque dans le quotidien des québécois. On a le froid, la neige, on peut bientôt patiner sur les lacs qui viennent tout juste de se figer dans la glace, mais la saison de hockey ne démarre toujours pas. Tous les matches sont annulés jusqu'au 15 décembre... Un tiers de la saison est passé à la trappe et il faut une sacrée dose d'optimisme pour croire à un proche dénouement. Le bras de fer entre enfants gâtés se poursuit dans les bureaux. Les dirigeants de la milliardaire NHL et les représentants des millionnaires patineurs ne sont toujours pas capables de s'entendre, de rendre leur sport aux partisans. Pendant ce temps, les restaurants riverains des patinoires perdent 60% de leurs chiffres d'affaire, un club comme le Canadien de Montréal perd 2 à 3 millions de recette par match, les employés sont au chômage technique, les chaines de TV voient s'envoler de précieuses minutes de publicité… 

Mais ici on ne va pas sortir de ses gonds pour autant. J’aime le hockey mais sans plus. Pourtant j'ai l'impression que je suis davantage fâché et frustré que mon voisin, qui se fait une raison, se prépare à une saison blanche. Pas le choix. Vraiment? Je discutais avec un ami Français des répercussions qu'un tel blocage occasionnerait en Europe. Imaginez la réaction des clubs de supporters de l'OM, de Milan, Naples ou Istanbul si le football ne démarrait pas! Les joueurs n'auraient plus qu'à se calfeutrer chez eux, à cacher leurs voiture de sport pour ne pas avoir à changer les pneus crevés chaque semaine. Quand au siège de la Fédération, il faudrait des soldats pour en protéger les issues, des gardes du corps pour escorter ses dirigeants... En Amérique du Nord les stars (enfin celles qui ne sont pas parties en Europe) peuvent se balader tranquillement, manger entre amis au restaurant. 

Bien sûr je ne vais pas regretter que les gens ne choisissent pas la violence, c'est si agréable de ne pratiquement jamais y être confronté dans la Belle Province. Mais à mon avis les réactions sont trop timides, les partisans et propriétaires de club trop patients. Le hockey a le hoquet et reste au quai. C'est comme ça, ça fait «jaser» mais on passe à autre chose. Je suis persuadé qu'une pression - pacifique mais soutenue - de la rue ferait avancer les choses. Les responsables de ce "lock-out" sont bien trop tranquilles pour ressentir véritablement l'urgence de débloquer les choses.

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Peu de gens se mouillent, proposent des actions concrètes. Aujourd'hui, une rare initiative a vu le jour. Un supporter des Flyers de Philadelphie appelle les partisans au boycott de la 1re partie de la saison (si elle existe un jour) en laissant les joueurs en découdre dans des patinoires désertes. «Je veux que la Ligue et les joueurs réalisent ce qu'ils font subir aux amateurs» a-t-il lancé. Sera-t-il suivi? J'en doute. Le Père Noël n'a pas besoin d'ouvrir les lettres en provenance d'Amérique du Nord pour trouver le cadeau idéal: le retour des matches de Ligue Nationale! Et ce jour-là les patinoires seront combles, c'est sûr!

Mais je ne vais pas trop militer pour un retour à la normale car je sais que mes amis en Suisse sont, eux, enchantés de voir évoluer les stars du plus prestigieux championnat de hockey. Alors il me reste internet pour voir jouer Weber, Diaz et Desharnais... Des joueurs de Montréal qui ne jouent plus à 100km de chez moi mais à 6000km... dans mon ancien chez moi! Vous trouvez ça normal vous? 

5 novembre 2012

Adieu pépé...

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Il est tombé dans la rue. Victime d'un coeur qui ne voulait plus suivre le rythme encore alerte de son quotidien. Homme discret et distingué, qui avait gardé sa silhouette de sportif, il s'est pour la première fois conduit de manière incongrue en s'effondrant devant chez lui. Dans ce quartier de Lausanne où il habitait depuis plus de 60 ans, après avoir quitté son Valais natal. Les massages cardiaques ont remis la machine en route pour quelques jours. Un ultime sursis avant de rejoindre son épouse, partie bien avant lui. 

Je pense n'avoir jamais été autant impressionné et inspiré par un autre homme de mon entourage, toutes générations confondues. Sa sincérité, sa douceur et sa générosité forçaient le respect. Tout comme sa modestie et son absence d'aigreur. Lui ne disait pas "avant c'était mieux" et ne se plaignait presque jamais. Il aimait ses semblables et regardait la jeunesse d'un oeil bienveillant. Quatre fois grand-père et cinq fois arrière grand-père, il prenait tant de plaisir à aider tout le monde, ouvrant son coeur et son porte-monnaie sans compter pour améliorer le quotidien de ses proches. A Noël, Il faisait un petit discours sur l'amour, l'esprit de famille et sa fierté de tous nous voir avancer dans la vie. Les larmes lui montaient aux yeux et cela me séduisait énormément. 

Ses filles ont toujours témoigné de son incroyable modernisme pour un homme né dans les années 20. Il a toujours fait le ménage, la cuisine et changé les couches. Grand sportif, il a fait quelques milliers de kilomètres au guidon de son vélo et usé nombre de chaussures de course à pied. Il ne ratait pas un événement sportif à la TV et nous parlions des heures de cyclisme, de foot ou du dernier sacre de Federer. Toute ma vie je me souviendrais de cette phrase qu'il m'a glissée alors que sa femme entrait en maison spécialisée pour personnes âgées, rongée par la maladie d'Alzheimer: "On s'est marié pour le meilleur et pour le pire. On a connu le meilleur et désormais on doit accepter le pire". 

Cet été, il s'est offert une croisière. Il dansait encore avec plaisir après avoir pris des cours ces dernières années. Il a croqué la vie au maximum tant que son corps le lui permettait. Il hésitait à effectuer le voyage du Canada en 2013 pour venir nous trouver, lui qui nous a toujours poussé à vivre notre rêve, encouragé à faire nos valises. Son coeur si généreux ne lui a pas laissé le temps de traverser l'Atlantique pour la première fois. Il aurait eu 90 ans...

Adieu pépé... De t'arriver à la cheville serait déjà une fierté...

10 octobre 2012

Chasseurs d'images

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Je viens de passer douze jours avec des clients dans la région de Québec. Des photographes amateurs venus de France, Belgique, Luxembourg et Suisse (un Genevois et une Lausannoise!) pour immortaliser les célèbres couleurs de l'automne québécois. L'occasion pour moi de découvrir le travail passionnant et les techniques utilisées par ces chasseurs d'images. A l'affut du moindre "spot" intéressant et de la lumière idéale, ils ne ressemblent en rien aux touristes qui se contentent de prendre des clichés souvenirs en mode automatique.
 
Chauffeur de leur bus, je m'arrêtais sans cesse, répondant aux désirs de la photographe professionnelle qui chapeautait le groupe. Armés de leurs appareils au format et poids imposant, il fallait les voir se ruer hors du minibus, se mouvoir dans le terrain. Pour chercher le meilleur angle, le meilleur réglage, le plus beau sujet. Devisant sur la profondeur de champs, le contre-jour, la mesure ISO et plein d'autres termes spécifiques à leur passion commune.

Oui, il en faut de la passion pour se lever à 5h30 du matin (et le chauffeur avec!) pour se rendre sur une colline et profiter du lever du jour, un lac fumant de brume au premier plan. Bientôt la petite chapelle dominant la colline d'en face sera totalement dévoilée. Proie imminente d'une dizaine d'objectifs brandis dans un alignement aux allures de peloton d'exécution. Quinze, peut-être trente minutes où il faut être là, ne pas rater son coup. Ensuite le soleil sera trop haut. L'heure alors d'aller prendre le petit déjeuner. Heureux de s'être levé si tôt. Récompensés par une nature devenue complice. 

375921_3887307742186_1132925305_nJe me suis amusé durant le voyage à photographier les... photographes. L'arroseur arrosé. Le chasseur devenu gibier. Très vite, je me suis pris au jeu. Avec mon simple téléphone portable qui avoue tout de même 8 millions de pixels, j'ai tenté de rivaliser d'originalité avec mes compagnons de voyage, de trouver des plans originaux.

Mais ma plus grande fierté, je l'ai ressentie au moment où nous avons eu la chance de rencontrer trois orignaux dans un sous-bois. Alors que nous approchions le plus doucement possible des ces magnifiques bêtes, j'ai décidé de les contourner. Ainsi, et grâce peut-être aux 300 jours d'armée effectués dans ma jeunesse, je me suis retrouvé très vite face à la meute de photographes, après avoir marché, rampé et manqué de me déchirer les pantalons. Entre eux et moi, nos trois orignaux. Dissimulé au milieu des branchages derrière un tronc couché, j'ai attendu. Je me suis retrouvé à 3m du mâle et de ses bois imposants! Il reculait tranquillement pour laisser mes compagnons à bonne distance et ne m'avait pas vu. Une seule seconde de peur quand il a tourné la tête vers moi. Avant de tendre mon téléphone et d'appuyer sur la détente. Une seule fois. Cette photo est la plus excitante de toute ma vie. Ensuite j'ai baissé mon "arme" pour simplement profiter du spectacle. Et le laisser passer à côté de moi. S'il avait pu parler, j'ai envie de croire qu'il m'aurait lancé un "bien joué"! J'aime cet animal gros comme une vache et grand comme un cheval. Je rêvais de le croiser dans son environnement naturel. Un moment magique de pur bonheur.

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En cette période de chasse au fusil, orignaux, caribous et chevreuils tombent sous les balles. Sur les cartes mémoire de mes photographes, ils sont bien vivants, tout juste ont-ils été dérangés quelques instants dans leur environnement. S'ils n'ont pas la chance de passer entre les balles, les voilà tout de même immortalisés, capturés d'une seule pression d'index. Sans douleur.

Ces personnes que tout sépare dans la vie, se retrouvent l'espace d'un voyage pour assouvir leur passion commune. S'améliorer, encore et toujours. Comme le cinéaste cherche la prise idéale, ils traquent la photo parfaite, le cliché qui leur apportera du plaisir. Car il ne s'agit pas d'autre chose. Ce ne sont pas des pros, ils ne vendront pas leurs prises de vue. Ils ont juste trouvé une manière originale de visiter le monde loin des cars de touristes.

Suite à ce séjour, me voilà bien piqué. Oui, j'ai envie de m'offrir un "vrai" appareil, du style de ceux avec lesquels on ne peut pas téléphoner. Pour devenir moi aussi un chasseur d'images...

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26 septembre 2012

Montréal

Joliment surnommée "petite soeur de New York", la ville de Montréal est passionnante à vivre, à découvrir. Typiquement nord-américaine au premier coup d'oeil, on s'y sent pourtant très souvent quelque part en Europe. Sa plus grande attache avec le Vieux-Continent étant bien sûr la langue française. Avec ses 1,6 millions d'habitants, Montréal c'est la plus grande ville du monde entièrement bâtie sur une île. Et aussi la métropole la plus sécuritaire de la planète. Tout autour, de l'autre côté 

DSCF3044de ses nombreux ponts, des millions de personnes vivent et la rejoignent pour travailler,  formant matin et soir des bouchons presque aussi célèbres que l'équipe de hockey locale. Suspendus entre deux rives, les "banlieusards" ont tout loisir de voir couler
le Saint-Laurent avant de rejoindre le bureau...

Que retenir de son architecture? Héritage des JO de 1976 (où la Suisse n'avait décroché qu'une seule médaille...), le stade olympique ressemble au vaisseau de Goldorak! Cette "oeuvre" très béton-béton est visible loin à la ronde en raison de la hauteur de sa tour. On aime ou on aime pas, pas de place pour l'indifférence! Au centre-ville, les gratte-ciels du quartier des affaires ont été érigés autour de vieilles églises, ce qui donne l'impression que ce sont ces dernières qui sont arrivées après. En s'imbriquant dans les coins libres à la façon d'un "Tetris" géant.

Trois lignes de métro seulement quadrillent la ville, ce qui rend les déplacements d'une simplicité enfantine. Mais l'hiver il y fait une telle chaleur que vous avez l'impression de sortir d'un congélateur pour entrer dans un four. Ou inversément. Reliées entre elles sur le Saint-Laurent, deux petites îles abritent un circuit de formule 1, un immense parc d'attractions et des monuments conservés de l'expo universelle de 1967. Le pavillon français est devenu un casino alors que la biosphère abritait le pavillon des Etats-Unis. Une des deux îles a été artificiellement agrandie avec les gravats sortis de terre lors de la construction du métro. Plutôt malin! 

Montréal est difficile à expliquer, à classer, à comparer. L'atmosphère est le mot qui me revient le plus souvent pour définir son plus grand charme. La réputation concernant l'accueil, la gentillesse et la générosité de la population n'est plus à faire. Ici, personne ne vous fera un bras d'honneur, vous brandira son majeur parce que vous vous êtes trompé de route. Oh bien sûr il y a des klaxons, mais on est à des années lumières des DSCF3104villes européennes de cette dimension. Les gens sont patients, font preuve d'un impressionnant flegme, hérité sans doute de l'occupation anglaise. 

Allez prendre un espresso dans un des nombreux cafés de "Petite Italie", écoutez les clients, et vous voilà quelque part dans la botte. Baladez-vous dans le Vieux-Montréal, offrez-vous un verre sur une de ses terrasses, "magasinez" au marché Jean-Talon et les influences françaises vous sauteront aux yeux. Comme New York, Montréal est multiculturelle. Offrant à ses visiteurs un mini tour du monde. 

Mais je ne résiste pas au plaisir de laisser le mot de la fin à Grand Corps Malade. Dans son titre "A Montréal", le slameur français résume avec brio et poésie tout ce qu'un européen peut ressentir en découvrant la ville. http://www.youtube.com/watch?v=r4fm9ptMO2A 

Cet hommage tellement bien écrit me hérisse les poils à chaque écoute. Vous voilà prévenus! Comme lui, comme tant d'autres, vous pourriez bien promettre de revenir à Montréal... On parie?

16 septembre 2012

Le hockey en berne

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Alors nous y voilà. Depuis samedi, 23h59, la saison de hockey sur glace est officiellement gelée. Le spectre d'un nouveau lock-out tant redouté en Amérique du Nord est devenu une réalité. Au mieux, la saison 2012-2013 du plus prestigieux championnat de la planète hockey débutera en retard, au pire elle sera purement et simplement annulée! Comme lors de l'exercice 2004-2005, la ligne réservée au nom du vainqueur de la NHL resterait alors vierge. Le début du championnat est prévu le 11 octobre. Il reste donc encore un mince espoir de voir les négociateurs des deux parties trouver un accord concernant la répartition des millions engendrés par la NHL. 

Difficile d'imaginer pire frustration pour les Québécois de les priver de hockey tout un hiver. C'est exactement comme si vous annonciez aux 100'000 "socios" de Barcelone que la saison de foot (ou soccer) n'aura pas lieu. Ou de dire aux Marseillais que les terrains de pétanque seront asphaltés! Ça fout les boules!

Vieux supporter du Lausanne-Sport (nul n'est parfait), je n'aurais JAMAIS pu supporter dans ma jeunesse une saison blanche! Douze mois sans vibrer, sans porter mon équipe à en perdre la voix, sans partager une bière avec les potes à la mi-temps. Simplement inimaginable. Laurent, Thierry, Loris, Raphaël et tant d'autres seront de mon avis, c’est certain... Partout dans le monde, un supporter voit approcher le prochain match avec effervescence. La veille, il suit le dernier entraînement, s'informe de l'état de santé des blessés. Le jour J, il travaille avec entrain, toutes contrariétés atténuées par le fait que, le soir, il y a match! Et le lendemain, il analyse, décortique, critique ou savoure la performance de ses favoris. Avant de se projeter vers la prochaine partie, étudier le prochain adversaire...

A Montréal, le hockey est une religion. Leader ou dernier de classe, le plus vieux club du monde encore en activité fait le plein dans son temple du centre-ville, là où 22'000 personnes viennent communier avec leurs favoris. Ici, dix lock-out ne suffiraient pas à détourner les gens du sport-roi. Il existe des patinoires dans tous les villages. Des lacs et des rivières accueillent des rencontres improvisées, les arenas abritent les hockeyeurs de tous niveaux dans les fameuses "ligues de garages" aux après-matches mémorables... Il y a même certains sentiers pédestres que l'on peut emprunter en patins, montées et descentes incluses! Bref, on patine avant de savoir marcher! 

Pour une question de pourcentage de redistribution des richesses de la NHL, l’échec des négociations privent des millions de partisans nord-américains de leur sport favori. En Europe et en Suisse, on se frotte les mains à l'idée de pouvoir – comme en 2004 - accueillir et applaudir les plus grandes stars, profiter de ce cadeau du ciel. Les dirigeants ont d’ailleurs commencé à faire leur marché dans ce nid de vedettes bien avant la confirmation de l’arrêt de travail. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, Sidney Crosby et les autres iront donc se faire voir ailleurs. A des milliers de kilomètres de leurs "vrais" supporters.

Alors, y'aura-t-il du hockey pour Halloween? A Noël? Le sort de tous les fans repose entre les mains des négociateurs cravatés, rassemblés dans des bureaux. Si loin des patinoires et comme indifférents à la frustration populaire... 

12 septembre 2012

De l'autre côté de la gouille

Bonjour chère famille, amis de Suisse, de France et du Québec!

Le 28 octobre marquera le 2e anniversaire de mon arrivée au Québec en compagnie de ma femme et de mes deux enfants. Plus précisément dans les Laurentides et encore plus précisément à Sainte-Agathe-des-Monts, ville de 9000 âmes lovée autour du magnifique Lac des Sables. Deux ans, c'est long et très court selon ce qui se passe dans nos vies. En ce qui me concerne, tant de choses ont changé dans mon quotidien, mon environnement, que tout a passé très vite... Les yeux grands ouverts, je ne cesse de découvrir de nouveaux endroits dans l'immensité 

169558_10151388240187586_803232151_od'un territoire où la nature est si belle, la faune si abondante, les habitants si charmants, diserts et accueillants. J'ai appris et fait tellement de choses ces vingt-trois derniers mois que j'ai l'impression d'habiter au Canada depuis dix ans! 

En revanche, deux ans c'est long pour donner naissance à un blogue que je m'étais promis d'ouvrir... dès mon arrivée! Ceci afin de conter mes aventures de l'autre côté de la gouille* qui sépare nos deux continents. Après cette longue gestation, je vais tenter - sans autre prétention que de vous divertir, vous faire sourire, réagir, pester, envier, détester mais surtout commenter... - de vous raconter mon quotidien et surtout vous conter quelques anecdotes et petites histoires sur tout et rien en provenance de la Belle Province. Sport, écoles, politique, culture, coutumes... Il y a tant à dire sur les choses qui différencient ou rapprochent les québécois de l'Europe et de la Suisse (vous n'avez jamais été au CHUV?) que j'ai la faiblesse de penser que ce blogue a un bel avenir devant lui...

Mais mon voeu le plus cher consiste à que cet espace devienne assez rapidement interactif. Que vous me proposiez des sujets, des pistes sur un fait divers qui vous intéresse, une question qui vous turlupine, comme de connaître la vitesse d'un orignal en rut lancé au galop aux trousses d'un chasseur maladroit, et autres interrogations d'intérêt général de ce genre.

Surtout, ne vous méprenez pas sur ce blogue. Son unique ambition est de vous donner l'envie insoutenable de venir me rendre visite et découvrir ma nouvelle vie, ici, à 6000 kilomètres de la Suisse, de l'autre côté de la gouille...

* amis québécois, une gouille est une flaque d'eau dans la région qui m'a vu naître ;-) 

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Suisse-Québec: je me souviens!
  • Installé au Québec, je vous propose quelques anecdotes, observations et commentaires sur la vie de tous les jours dans la Belle Province, dont je suis tombé en amour en 1995 et qui m'a fait quitter Lausanne, la ville de mon coeur, en 2010.
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